Ecorces Editions, emmenées par Cyril Herry, nous offrent ce mois-ci un recueil de nouvelles inédites sur le thème du virus, en téléchargement gratuit, auquel j’ai eu le plaisir de contribuer en 2011 signes, aux côtés de Patrick K. Dewdney, Émeric Cloche, François Cariou, Max Obione, Laurence Biberfeld, Hervé Sard, Brigitte Allègre, Antoine Grangier et Antoine Chainas. Vendeur de cadavres est librement inspiré d’un article de Jordan Pouille qui m’a été signalé par Xavier Murer, pêché sur Médiapart le 3 novembre 2010, évoquant le fleuve Jaune, à Lanzhou, comme tombeau du miracle économique chinois, sur lequel officie un homme nommé Wei Jin Peng. A 55 ans, monsieur Wei est ce qu’on appelle un pêcheur de cadavres, un métier apparu avec la construction des nouveaux barrages hydro-électriques sur le fleuve Jaune. Celui de Lanzhou a été inauguré il y a dix ans et alimente les grosses usines de la ville, à une vingtaine de kilomètres. Voyant les corps s’accumuler contre le barrage, deux familles se sont installées à proximité, se partagent les méandres du fleuve et un tiers des cadavres qui flottent entre deux eaux : des retraités et des ouvriers migrants. Presque tous sont des femmes. Offrant l’un des salaires minimums les plus bas de Chine – 670 yuans (80 euros) contre 1100 yuans à Shenzhen –, Lanzhou attire désormais les usines du Guangdong et peut se vanter, à son tour, d’une croissance à deux chiffres. Ses industries pétrochimiques et textiles sont florissantes. D’ici l’an prochain, la ville deviendra même le nouveau bastion du constructeur automobile Geely (connu en Europe pour avoir racheté Volvo) qui, depuis Lanzhou, compte exporter massivement vers l’Europe de l’Est…
Très sympa cette nouvelle
Merci. Si vous avez des informations sur le sujet, n’hésitez pas à repasser par ici pour nous en faire part.